La problématique de la reconversion des bâtiments administratifs en logements est un thème brûlant, particulièrement durant cette période de crise socio-économique, sanitaire et écologique. En effet, le nombre de bureaux inoccupés et le besoin urgent de logements ne cesse d’augmenter.
Sensible aux revendications du mouvement « Prenons la ville » qui a vu descendre dans la rue les genevois.e.x.s militant.e.x.s pour un retour à plus de lieux alternatifs, socio-culturels et de logements bon marché au centre-ville, un groupe de coopérateurices de la Ciguë s’est réuni pour trouver des propositions à ce manque cruel.
Il existe plus de 250’000 m2 de bureaux inoccupés et obsolètes, ce qui équivaut à soixante terrains de football. La revalorisation de ces espaces vides en logements coopératifs s’est rapidement imposée comme une piste de réflexion qui a mené à l’écriture d’un manifeste présenté pour ce concours dans la catégorie utopie.
Considérant la rareté des terrains dans les centres urbains et au regard des expériences de reconversion qui fleurissent un peu partout en Europe, la concrétisation de cette vision utopique devient plus que nécessaire. Utiliser l’existant plutôt que supprimer de précieuses terres cultivables permet alors d’éviter le gaspillage de matériaux de construction, tout en préservant les zones agricoles.
De plus, plusieurs exemples de transformation d’immeubles administratifs en Suisse montrent une grande qualité architecturale et écologique. Parmi les références recueillies, l’attention de notre groupe de réflexion s’est portée sur une tendance à la conception de logements qui crée des plateaux neutres offrant une grande liberté aux habitant.e.x.s de s’approprier et d’explorer différentes formes de vivre ensemble, plus solidaires et communautaires.
A l’instar du système constructif en poteaux-dalles des bâtiments de bureaux délaissés, le plan libéré de murs porteurs apporte aujourd’hui une réponse aux évolutions des modes de vie de la société. Une plus grande adaptabilité et flexibilité des espaces permet de répondre aux besoins des futur.e.x.s habitant.e.x.s, ainsi que de saisir des opportunités de réinventer nos typologies de logement.
En ce sens, la transformation de bureaux vides offrirait pour Genève un merveilleux laboratoire d’expérimentation de l’habitat plus flexible, écologique et coopératif.